Tout le monde connaît les propos du patriarche Kirill de Moscou : « Il faut lutter contre ceux qui brisent l’unité de la grande Russie dont l’Ukraine fait partie ; lutter contre l’empire du mal qu’est l’occident diabolique avec ses dérives morales qui risquent d’infester et contaminer le peuple russe–ukrainien. »

Les propos du métropolite Épiphane d’Ukraine lui ressemblent : « Tuer l’ennemi n’est pas un péché, protéger notre peuple, notre famille de l’empire du mal, de l’envahisseur, le diable russe ». (Cf. le matin.ch, 16mars 2022, in Ukraginska prawda)

Même si on sait que les églises sont instrumentalisées par le pouvoir en place, ces paroles résonnent étrangement, entre deux peuples frères qui partagent la même foi, le même Évangile, où il est écrit « d’aimer ses ennemis », de ne pas répondre au mal par le mal, par la violence à la violence, cela ne ferait qu’ajouter du malheur au malheur, de la souffrance à la souffrance, « celui qui use de l’épée périra par l’épée »…

Cela, évidemment, ne concerne pas seulement les russes et les ukrainiens, mais nous tous qui sommes si pressés à reconnaître l’empire du mal si ce n’est du diable chez l’autre, le bien et la vérité sont toujours de notre côté.

Le mal c’est quoi ? Le diable c’est qui ? Pourquoi avons –nous besoin du mal ou du diable, à l’extérieur, pour excuser et ne pas assumer, transformer le mal et la violence, qui sont en nous ?

« La paille qui est dans l’œil de ton frère, tu la vois, mais la poutre qui est dans ton œil, tu ne la vois pas, lorsque tu ôteras la poutre de ton œil tu verras clair pour ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère » (Log. 26, Ev. De Thomas, Mt chap. 7, Lc chap. 6)

Il y a là beaucoup de bon sens et de Saint Esprit. Si nous faisons de ces paroles notre exercice quotidien, il y aura bientôt assez de poutres pour bâtir des abris aux réfugiés de toutes les guerres…

©Catherine Arto

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