
« Trump, Poutine, envoyés de Dieu ? Quel Dieu ? »
Certains disent que « Dieu est mort » !
Ces derniers temps, Il semble être de retour et faire entendre sa voix, non seulement par la bouche du Pape et des djihadistes, mais par les voix « autorisées » de deux chefs de très grands états ; les présidents Trump et Poutine n’hésitent pas à se dire « envoyés de Dieu ». L’enthousiasme et l’approbation de leurs électeurs ne leurs laissent aucun doute à ce sujet.
Mais de quel Dieu s’agit-il ? Que mettent-ils derrière ce mot ?
Chacun se représente Dieu ou l’Absolu selon son niveau de conscience ou selon ce que la conscience collective a pu élaborer à son propos.
Si le réel est Un, les façons de le percevoir, de le concevoir ou de l’imaginer sont multiples.
Il semblerait bien que la Réalité, l’Absolu, Dieu, soit pour Poutine et Trump la volonté de puissance, la puissance économique qui dominerait de beaucoup tous « ces dieux inférieurs », trop soucieux de justice, de vérité, au moins de respect, pour qu’une société soit possible. Ne parlons pas d’amour. Ce Dieu-là a été crucifié depuis longtemps, à moins qu’il ne ressuscite sans cesse, pour donner vie et bonheur à ceux qu’on considère comme des « pauvres » ou des faibles ?
Il n’y a pas que Trump et Poutine qui ont un dieu qui « les protège, leur donne raison et les « envoie » pour dominer sur les autres ».
Chacun sait sur quoi il fonde sa vie, quel niveau de réalité et de conscience éclaire et fortifie ses actes, ce qui l’envoie, lui donne de vivre à chaque instant…
Par ailleurs, comment est-ce possible que des chrétiens orthodoxes russes se battent contre des chrétiens orthodoxes ukrainiens ? N’ont-ils pas le même fondement, ne partagent-ils pas la même foi, un Dieu, un Absolu, qui aime les êtres humains, la terre et les autres étoiles ?
Ou ne sont-ils que des soldats au service d’autres dieux, tyrans, qui ne se soucient que de leurs intérêts et de la victoire de ce qu’il faut bien appeler leur orgueil ?
Je préfère le Dieu d’Etty Hillesum, un Dieu dont il faut prendre soin. Cette étincelle, de silence, de liberté, de patience et même d’amour, qui nous habite dans les profondeurs…
Un Dieu fragile sans doute mais qui rend dérisoires les surenchères de la bêtise, de la violence et de la mort.
Jean-Yves Leloup, Mars 2025
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