« Souviens-toi de Jésus Christ Ressuscité d’entre les morts. »
Qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui ?
Aujourd’hui on ne se souvient que des annonces des médias et des réseaux de nos smartphones : des menaces de mort de toutes parts, des catastrophes annoncées : écologiques, économiques ou sociales, même les Jeux olympiques sont menacés d’attaques informatiques ou nucléaires…
Peut-on se souvenir du printemps qui vient, quand des torrents de boues envahissent nos maisons et que les ossements desséchés d’un enfant des Alpes de haute Provence refont surface et de combien d’autres par milliers au moyen orient ?
Se souvenir du Christ Ressuscité d’entre les morts, se souvenir de cet innocent massacré au milieu de la multitude des innocents d’hier et d’aujourd’hui, c’est croire et espérer que la bêtise, la violence et la mort n’auront pas le dernier mot, que l’Amour/Agapè est une force qui défie toutes les puissances d’un monde mortifère.
Se souvenir d’aimer, c’est se souvenir que nous sommes meilleurs que le meilleur et le pire de nous-même.
« Souviens-toi du Père, qui est là, dans le cœur », nous dit « l’Évangile de vérité », un des textes fondamentaux du christianisme premier découvert il n’y a pas si longtemps à Nag Hammadi.
C’est-à-dire souviens-toi d’une Source de joie et de Paix qui ne vient pas de l’extérieur, qui ne vient pas du monde et contre lequel ce monde ne peut rien.
Le monde ne peut rien contre le printemps, si nous ne lui offrons plus de jardin, il fleurira dans nos ruines.
Peut-être n’y a-t-il que les roses et les enfants pour faire honte à notre goût dégoûtant pour la mort ?
« Souviens-toi de Jésus-Christ ressuscité », c’est la rose qui fleurit sur nos décombres, le rêve du monde qui vient, une roseraie de vivants « égorgés mais debout » qui croient de toute leur sève à la résurrection.
Pressentiment dans notre champ d’ordures de la victoire de la rose…
Jean-Yves Leloup, avril 2024
Retrouver toutes les « Graines de conscience » en vous inscrivant sur Les Odyssées de la conscience.