Socrate ne recherchait pas un lieu, un espace où il pourrait s’installer, où il serait bien, il cherchait « quelqu’un », peu importe le lieu, l’essentiel pour lui, c’est la rencontre, l’affrontement parfois, ou l’harmonie d’une écoute, d’un dialogue profond et inachevé sans doute, puisque son terme est toujours l’aporie, une vérité sans cesse à découvrir, mais il s’agit toujours d’une rencontre humaine, comme si on ne pouvait pas rencontrer un arbre.

La nature n’est plus pour lui le lieu de la contemplation comme chez les présocratiques; il ne cherche pas l’ombre des platanes mais la joute théorique, parfois énervée du discours.

« La campagne et les arbres n’ont rien à m’apprendre, tandis que les hommes dans la cité, le font, eux » (Phèdre)

Serait-il possible d’apprendre, des uns et des autres, des arbres et des hommes ? Un va et vient qui nous éviterait peut être les silences lourds et les vains bavardages ?

Mais les hommes à la ville aujourd’hui, ont–ils autre chose à nous dire que des mensonges, des slogans, des imprécations ?

Les arbres, eux, ne mentent pas, si on les écoute, notre esprit retrouve un peu de sa vérité et de son repos.

Faut-il déménager à la campagne ou aller en ville ?

Il y a des arbres sur les boulevards, prêtres égarés dans le royaume des bruits, leur silence fait signe.

Mais les arbres ou les hommes n’ont quelque chose à dire que pour ceux qui ont des oreilles pour entendre; à bon entendeur plutôt qu’à beau parleur, le salut et la santé.

Photo©Catherine Arto

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