Ce n’est pas la réalité de Dieu qui fait défaut mais le mot pour le dire.

Nous avons tellement usé le mot Dieu que celui-ci ne veut plus rien dire.

Fut un temps où il disait ce qu’il y avait pour l’homme de plus immense et de plus précieux.

Jésus pensait qu’en substituant au mot Dieu le mot A’um, Abba, Père, nous retrouverions la fraîcheur de l’expérience du don qui nous fonde.

Nous avons usé le mot père, nous l’avons épuisé, vidé de tout fondement et celui-ci ne veut plus rien dire.

Fut un temps où il disait l’Amour le plus haut qui sans cesse féconde la terre, nous engendre et fait de nous des vivants.

Jean l’Éphésien pensait qu’en substituant le mot Amour (Agapê) au mot Dieu ou au mot Père, nous retrouverions la vraie puissance, celle du cœur, au cœur de notre être et de tout être.

Mais là encore, nous avons usé le mot Amour et celui-ci ne veut plus rien dire.

Il se confond avec les gémissements du caniche, l’appétit de l’araignée et la bienfaisance des nantis, et cela aussi ne veut plus rien dire.

Les caniches, les araignées et les nantis broient du noir en silence.

Et ne plus rien dire, aujourd’hui est peut-être la seule façon de parler de Dieu, du Père et de l’Amour (Agapè)

Quel mot pourrait nous dire le simple présent, l’avenir possible ?

Mais après tout, peu importe les mots, si la Réalité qu’ils tentaient de dire est toujours là, brûlante, dans l’œil qui regarde.

Nouvel an durable, si loin, si proche.

Certains ajoutent, face aux catastrophes annoncées : « il n’y a plus rien à faire… »

Si, on peut encore rire, on peut pleurer aussi, on peut devenir plus grand, un peu plus doux, humble, généreux et patient ! Patient surtout.…

On finira sans doute par la paix ou par le silence,

qui est le cri du cœur.

Crédit photo ©Catherine Arto

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