« Nous sommes embarqués, nous sommes intriqués »
Il y a des jours où les expressions les plus populaires et les découvertes scientifiques les plus récentes semblent se faire écho.
« Mondialisation oblige, nous sommes tous dans la même galère » et il semblerait que dans la soute de notre navire planétaire, il y ait quelques bombes atomiques ou à retardement.
« Nous sommes embarqués » disait Pascal, mieux « nous sommes intriqués » dirait la physique quantique. Ce n’est pas une question de vouloir, même pas de pulsions, mais d’ondes et de particules.
Savoir cela devrait rendre dérisoires nos avis contraires, nos luttes assidues pour prendre ou garder le pouvoir, pour être le premier ou le dernier à avoir raison. Nos déterminismes se moquent bien de ces « je », de ces « jeux » puérils.
Nous sommes dans la même galère, embarqués, intriqués… et alors ?
Savoir cela suffirait-il pour que nous descendions ensemble dans la cale du navire planétaire, pour désamorcer ce qui est prêt et programmé pour l’explosion ?
Descendre ensemble dans la cale, c’est-à-dire dans notre intériorité, là où nous sommes un, interreliés, intriqués. Là où il n’y a plus d’Iraniens, d’Israéliens, de Palestiniens, de Russes, d’Ukrainiens, de Français, d’Américains… mais seulement l’humanité une, silencieuse et blessée… Là où il n’y a plus de veaux, de vaches et de cochons mais des animaux malades de la peste, avides de guérison plutôt que d’extinction….
Est-ce possible ?
Vœu désuet, vaste utopie ou expérience simple et triviale :
Le chat et la souris, dans leur faim de survivre, ne savourent-ils pas le même fromage ?
Mais où est la faim, où est le fromage ?
Ne demandez pas à la vie : « Où es-tu ? ».
Elle est là, je suis là, tu es là, nous sommes là…
Allons-y !
Jean-Yves Leloup, Avril 2024
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