(Entretien avec Edmond Blattchen)
Noms de dieux, Liège, Alice Éditions, 2001 Traduction: portugais (Brésil)
“La petite église sans toit de l’île d’Aran, en Irlande, évoque pour moi ce koan japonais : « Ma maison ayant brûlé, plus rien ne me cache la Lune éclatante » ; ma vie est en ruine, plus rien ne fait obstacle à la vision de ce qui est. Je pense aussi à cette parole de Jean Cocteau, à qui on demande : « Si votre maison brûlait, qu’emporteriez- vous ?» – « J’emporterais le feu! ». Si le monde brûlait, qu’est-ce que j’emporterais ? Cette étincelle, ce seul amour, le seul Dieu qui ne soit pas une idole ; on ne le possède qu’en le donnant… La seule chose qui ne nous sera jamais enlevée est celle qu’on aura donnée. Si ma vie brûlait, qu’est-ce que j’emporterais ? Sur la Terre comme au Ciel, on n’emporte rien… que ce qu’on a donné. »« J’emporterais le feu».