Du latin numen numinis : Divin, puissance divine, divinité (cf. Gaffiot)
Pour les Sémites, le numineux est le « non même », le « non pareil », le Tout Autre qu’aucune pensée ne peut saisir.
Pour les Grecs, le numineux c’est la perception du « même », de l’Unique, de l’Un présent dans le multiple, c’est le précisément ici.
Le numineux, n’est-ce pas encore « le Tout Autre « précisément ici » ? Transcendance irréductible et inévitable immanence ?… « Transcendance immanente » disait Graf Dürckheim.
L’Absurde et la grâce p. 402
Au-delà de la logique binaire, fonctionnement naturel de nos machines cervelées, il y a une « coïncidentia oppositorum » ; le Numineux émerge de cette coïncidence des opposés…
Manque et plénitude p.45
…Dans l’instant numineux on touche une réalité qui est les deux (les opposés), non leur somme ou leur mélange mais un troisième terme qui les contient comme le cercle contient les alternances du blanc et du noir dans le symbole du Tao, insupportable ambivalence du Réel qui, si elle est endurée, peut conduire l’homme à maturité. Est-ce possible que le bien et le mal, la vie et la mort aient la même origine ?…