Le noùs est considéré par les anciens comme la « fine pointe de l’âme » – on dirait aujourd’hui « l’ange de l’âme » ; il donne accès à ce monde intermédiaire, ni seulement sensible ni seulement intelligible : l’ « Imaginal » dont parle avec précision Henri Corbin.
L’Évangile de Marie, Myriam de Magdala p. 22
« Là où est le noùs, là est le trésor. »
Cette parole a souvent été citée telle quelle par Clément d’Alexandrie, Justin, Macaire, et dans de nombreux autres écrits, ce qui prouverait que l’Évangile de Marie circulait librement dans les premiers siècles du christianisme.
Il faut pourtant remarquer que, dans les Évangiles de Luc et de Matthieu, il n’est pas question du noùs, mais du cœur, et que le verbe est au futur et non au présent.
« Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » cf. Lc 12, 34 ; Mt 6, 21
La signification ordinaire du mot Kardia (« cœur ») est « tout l’intérieur de l’homme »…
…Ce trésor n’est donc pas « dans les cieux », il n’est pas non plus à venir…
…Le trésor est un élément intérieur que le disciple n’a pas besoin d’acquérir par une activité morale, mais qu’il possède déjà par nature et qu’il doit découvrir…
…En d’autres termes, on devient ce qu’on aime, on devient ce qu’on connaît.