Action de se vider de soi-même et de se faire « rien », « néant ».
L’épître aux Philippiens parle ainsi de la Kénosis du Christ.
« Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus :
Lui qui est de condition divine n’a pas revendiqué son droit d’être traité comme l’égal de Dieu,
Mais il s’est dépouillé,
Prenant la condition d’esclave.
Devenant semblable aux hommes
et reconnu à son aspect comme un homme,
Il s’est abaissé,
Devenant obéissant jusqu’à la mort,
À la mort sur une croix
C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé
Et lui a conféré le nom qui est au-dessus de tout nom,
Afin qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse
Dans les cieux, sur la terre et sous la terre.
Et que toute langue proclame que le Seigneur, c’est Jésus-Christ à la gloire de Dieu le Père. »
Quand on lui pose la question « Qui es-tu ? », Jean-Baptiste répond : « Je ne suis pas, un autre est « Je Suis », et c’est dans l’anéantissement (kénosis) de mon « Je Suis », que le sien peut advenir… »
Cette kénosis peut prendre une forme négative et tragique de « destruction », ou une forme positive d’ouverture, de l’être fini à l’Être infini.
C’est par la désappropriation de mon être que l’Être peu advenir. C’est lorsque je ne suis »rien », no thing, pas une chose, lorsque je ne m’identifie à rien, à aucune pensée ou image, que le Tout peut se révéler.
C’est dans ce silence immaculé que le Logos s’incarne, c’est dans la perte de toutes mes identités passagères et illusoires que m’est révélé mon nom, au-dessus de tout Nom : « Je Suis qui Je Suis. »