©Catherine Arto

« Monogène »

Les Pères de l’Église disaient : on ne peut pas donner un seul sens au mot « unique ». Il y a le plus grossier, exclusif malheureusement, c’est celui-là qui a prédominé chez quelques chrétiens. Mais il y a un autre sens au mot unique, qui apparaît lorsqu’on est entré en relation avec ce qui est incarné dans la personne de Jésus de Nazareth : on prend conscience que Jésus est une façon « unique » d’incarner la vie, d’incarner l’amour.

Le Christ est le Christ, le Bouddha est le Bouddha et chacun est une relation « unique » qui manifeste l’intelligence, la lumière, l’amour…

Le sens du mot « monogène », monogenos, est que le Christ est l’Être unifié dans son mouvement vers la source.

Guérir l’esprit p.106-107

©Catherine Arto

Figuier

« D’où me connais-tu ? demande Nathanaël. Avant que Philippos ne t’appelle, Quand tu étais sous le figuier,

Je te voyais » (I,48.)

« Être sous le figuier », cela veut dire pour les anciens Rabbins « être dans la méditation des Écritures »…

Le figuier symbolise également dans le Judaïsme, l’Arbre de la Connaissance, du bonheur et du malheur.

« Quand tu étais sous le figuier », c’est-à-dire lorsque tu luttais pour connaître ce qui est bien, ce qui est mal, ce qui fait le bonheur de l’homme, ce qui fait son malheur, lorsque tu souffrais dans les impasses de la dualité, tu as connu ce moment non duel, ce moment d’unité, au-delà du bien et du mal, au-delà du bonheur et du malheur, tu as connu l’essence de la Vie. Le fruit de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal fut un instant sans amertume et sans sucre. Tu goûtais à un autre fruit, tu entrais dans une autre conscience…

…A chacun son figuier. Ici encore, celui de Nathanaël n’est peut-être pas le nôtre, mais nous avons tous connu de ces moments où nous étions « dans notre axe », bien enracinés en terre, avec cette verticale, ce déploiement plein de sève, vers la lumière, et dans cette non-dualité de la matière et de l’esprit, du psychique et du spirituel, dans ce moment de Transparence, nous avons goûté quelque chose « d’Autre », d’infiniment simple et d’infiniment harmonieux, un moment de paradis, dit-on, un moment où délaissant les Jeux de nos dualités, déchirements ou contradictions, nous étions comme un arbre planté au milieu du « jardin » qui se laisse regarder et nourrir par le plein soleil de midi…

L’Évangile de Jean p.275/277