Crédit photo : Jean-Yves Leloup

Dualité

Nous sommes sortis de l’Unité – et nous avons fait le deux. Cette dualité n’est pas à considérer obligatoirement comme un mal mais comme une étape de notre processus d’individuation – il s’agit en effet de ne pas rester dans l’unité indifférenciée du nourrisson avec sa mère. Le passage pour la dualité – la séparation – est une condition de la maturité et de la croissance. Mais étant devenu deux, il s’agit de nouveau de rechercher l’Un. L’Unité que l’on peut atteindre alors, ne sera plus celle de l’indifférenciation ou de la fusion mais celle de l’Union, de l’intégration. Transparence de notre être existentiel à notre Être essentiel.

Évangile de Thomas p.73

Désert

Aller dans le désert, c’est d’abord « partir vers soi-même ». C’est à cela que nous sommes invités. Pour se connaître véritablement soi-même, il s’agit de quitter un certain nombre de mémoires avec lesquelles nous confondons notre identité. Quitter le connu, le reconnu que nous croyons être, pour l’inconnu, le méconnu que nous sommes…

Il y a des prétentions et des autosuffisances qui ne résistent pas à un vrai quart d’heure de méditation dans le désert

Absurdité et Grâce P : 404/405

Don

On n’a le choix qu’entre une vie perdue et une vie donnée, la seule chose que l’on ne peut pas nous enlever, c’est ce qu’on aura donné. « Ma vie nul ne peut me la prendre, c’est moi qui la donne » Là est la victoire paradoxale de l’amour sur la mort. Mais seuls ceux qui n’ont plus peur de mourir et d’aimer le savent. On ne peut plus perdre ce qu’on a donné…

Manque et plénitude P : 157

Dieu demande parfois ce que nous n’avons pas, comme nous donnons nous aussi ce que nous n’avons pas…Je pense souvent au curé de campagne de Bernanos qui donnait aux autres la paix qu’il ne trouvait pas en lui. La paix c’est un Autre, heureusement ! Elle ne dépend pas de nos états psychiques. Elle est « ontologique », précisait le père Rzewuski (dominicain).

Absurdité et Grâce P : 198