La Bible elle-même et les textes sacrés, ces « grands réservoirs de sens », sont utilisés comme catalogues d’explications, ou pire, de justifications et donc d’infection culpabilisatrice. Ce qui fût inspiré pour guérir est utilisé pour détruire, pour mettre en arrêt de pensée et d’interprétation ceux qui avaient besoin de paroles, d’images et de grandes figures pour s’ouvrir à un sens qui rendrait supportable leur vie de douleurs. La parole vive est tombée en lettres mortes, en lettres qui tuent, en catéchisme.
Manque et plénitude, P. 24
…Il s’agirait donc de lire la Bible et les textes sacrés comme textes de l’inconscient, de ne pas leur demander des raisons ou des explications, mais une orientation et un Sens
Prendre soin de l’être P.11/12
…chaque personnage biblique étant un archétype dont l’évocation peut faciliter le cheminement de l’âme.
Prendre soin de l’être P. 23
…Lire la Bible au sens littéral ne peut que nous égarer, comme subir les événements de notre existence sans en profiter pour y découvrir le sens qui y est caché…
Prendre soin de l’être, P.106
Le drame des fondamentalistes, que dénonce déjà Philon (d’Alexandrie), c’est de s’arrêter à la lettre, à l’histoire, de s’y enfermer et de vouloir y enfermer les autres…
Origène, et à sa suite la plupart des Pères de l’Église, reprendront les méthodes allégoriques de Philon, relisant l’histoire même du Christ comme un mystère de mort et de résurrection qui doit s’accomplir en chacun, autrement dit une initiation ; ou une prise de conscience de la filiation divine que le Logos révèle ou réveille en chacun.