Les Apocalypses de Jean-Yves Leloup,

un film de Jean-Luc Bouvret produit par : Le Miroir / Groupe Galactica avec diffusion TLSP

Tableaux : de la plasticienne Catherine Arto 
Musique : du compositeur Jean-Paul Dessy 
Textes de l’Apocalypse de Jean lus par : Marie-Christine Barrault

 

 

Dans l’Apocalypse de Jean « ce qui vient », est déjà là, « Il vient dans l’instant ».
L’instant, le « Kairos » est le contraire du « Chronos ». Le temps qui va, qui s’écoule et qui dans la mythologie est un dieu qui dévore ses enfants. Le « Kairos » est davantage, fils de YHWH, « l’Etre qui est ce qu’il est » l’Etre ainsi, l’Amen, l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin, autant de noms qui l’évoquent dans le livre de l’Apocalypse.
« Il vient dans l’instant » que cet instant soit glorieux ou catastrophique, « Celui qui est », « est là ». Les événements quels qu’ils soient sont l’occasion de son dévoilement apokalypsis et de sa manifestation (parousia).
Ce messianisme de l’Instant nous montre que ce qui est à découvrir n’est plus à chercher dans l’avenir mais dans la profondeur.
Il substitue à la lecture habituelle, c’est-à-dire horizontale, de l’histoire, une lecture verticale.
Et cela débouche sur des abîmes. Ces abîmes sont irreprésentables : les symboles épuisent nos concepts et nos images, ils nous conduisent au-delà de toute représentation et nous obligent à l’abstraction.
Seule l’instantanéité pure et travaillée des sons et des couleurs peut témoigner de ce qui se révèle dans le tohu-bohu (chaos en grec) des événements et le brouhaha de ses interprétations : cette simplicité tragique, cette innocence aimante que n’évoque plus suffisamment pour nous l’image de l’Agneau : la force invincible de l’humble amour.

Jean-Yves Leloup