L’actualité vient questionner l’analyse des 12 corps que nous sommes, notre corps qui fait la grève ou qui fait la guerre, qu’il manifeste dans la rue ou sur le champ de bataille, quel climat de « Je suis » exprime-t-il ?

Notre corps d’appétits se manifeste et manifeste quand il a faim et soif et qu’il manque de nourriture vitale…

Notre corps d’émotions se manifeste et manifeste quand il y a de la colère en lui, de la tristesse et de la frustration…

Notre corps de désirs se manifeste et manifeste quand il se sent égaré, détourné du but pour lequel il se sent exister ou lorsqu’il se disperse dans tous les sens, ne sachant quoi ou qui désirer…

« Notre corps de paroles se manifeste et manifeste quand il ne se sent pas entendu lorsqu’il exprime sa faim, ses frustrations et son désir et il crie parfois plus haut que l’autre pour ne pas s’entendre lui-même… »
Notre corps de pensées se manifeste et manifeste quand la confusion, les vérités contradictoires bouleversent notre esprit, quand les opinions prennent la place de la lucidité et de la conscience…

Notre corps de songes se manifeste et manifeste quand les grandes idées et les archétypes enflamment notre imaginaire et quand il s’impatiente de ne pas voir son utopie se réaliser dans le concret et la course du temps…

Il y a aussi tous ces autres corps qui demeurent souvent inconscients ou qui attendent le moment favorable (kairos) pour se manifester et témoigner de leur climat.

Notre « corps qui a un cœur » et qui pourrait témoigner d’une plus grande écoute et d’une moindre violence.

Notre corps de louanges capable de remercier « la vie qu’on est» plutôt que de se plaindre de la « vie qu’on a »…

Notre corps de lumière qui transformerait chaque situation en une occasion de conscience et d’amour plutôt qu’en prétexte de démission ou de désespoir…

Notre corps de silence enfin, qui n’ajouterait pas de mots aux maux et qui demeurerait infiniment présent à tout ce qui arrive, sans attraction, sans répulsion, sans indifférence…

Mais l’important de tous ces corps, ces climats, n’est-ce pas le « Je suis » qui les habite ? Sa liberté qu’il faut sans cesse élever ou éveiller pour ne pas être emporté par la foule des blaireaux (cet animal qui ne quitte pas son trou et renifle « l’autre » avec méfiance) ?

L’important n’est-ce pas nous interroger de nouveau : ce corps est-il habité par la volonté de puissance et de domination ou par la volonté d’alliance et de communion ?

Qui l’emportera ?

Crédit photo ©Catherine Arto

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