À quoi servent les ânes par temps de catastrophes ?
Avec leurs grandes et mobiles oreilles, ils nous rappellent sans doute la nécessité et la puissance de l’écoute et de l’attention.
Toutes ces tombes qui communiquent, ce mycélium de nos chairs décomposées ne suffit-il pas à nous avertir de l’absurdité de nos guerres et de nos conflits ?
Nous sommes nés pour nous écouter, si ce n’est pour nous entendre, pour découvrir ensemble, comme des ânes, la ronce précieuse au cœur de tous les fourrés ; pour marcher côte à côte, sur des chemins de terre et de brume ; si ceux-ci « ne mènent nulle part », c’est qu’ils sont en résonance avec la voie lactée…
Je pense à Frida, lasse de descendre dans la rue, elle est descendue en elle-même, pour vaincre sa colère, son amertume et ne plus la projeter sur la moindre cravate ou semblant d’autorité qui pourrait l’empêcher d’être elle-même…
Inaugurer ainsi une révolution silencieuse, semblable à ces fleurs qui, le temps d’une ondée, jaillissent dans le désert, témoins d’une générosité créatrice.
Cette longue marche, cette grande « manif » du printemps, qui a des oreilles pour l’entendre ?
Comme le roi Midas, il nous faudrait des oreilles d’âne, ce fameux bonnet dont on couronnait autrefois les cancres pour leur rappeler la puissance de l’attention qui relativise et désarçonne les autres puissances…
Crédit photo ©Catherine Arto
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