Je pense toujours à ces enfants de Bahia qui le matin avant de suivre leurs cours d’histoire et de géographie, méditent ensemble, pendant un quart d’heure. Voir ces petits brésiliens, bruyants et remuants, immobiles et silencieux, ce n’est pas qu’un charmant spectacle, c’est le pressentiment d’un avenir possible où la violence n’aurait pas le dernier mot.
Quand on regarde ensemble vers l’intérieur, la vie au-dedans de nous, on découvre qu’il n’y a ni grand ni petit ; ni riche ni pauvre ; ni blanc ni noir ; ni homme ni femme ; ni russe ni ukrainien ; ni français ni brésilien …seulement des êtres humains qui partagent la même immensité et se baignent côte à côte dans le même fleuve, le même souffle. Ils boivent à la même source, leur Vie est une et indivisible.
Dés que leurs yeux se tournent vers l’extérieur, les différences apparaissent, merveilleuses ou brutales. Tous les hommes sont Un, ils partagent la même nature, mais tous sont unique ; chacun a une façon unique, particulière, d’incarner la Vie, et cela aussi est grand et beau. La conscience nous est donnée pour tenir ensemble cette unité et cette diversité. L’amour nous est donné pour les reconnaître et les vivre.
Si la conscience et l’amour manquent, la diversité nous sépare et l’unité nous mélange, nous efface ou nous réduit…
Un quart d’heure de méditation chaque matin nous suffira-t-il pour découvrir que l’espace qui est au cœur de la grenouille, est aussi vaste que celui qui est au cœur de l’éléphant ?
Dans cet espace du cœur, nous sommes tous un sans cesser d’être différents, nous sommes différents sans cesser d’être un ; c’est notre nature d’être Un et notre grâce d’être Unique.
Pourquoi ce goût pour la guerre, la complication, le conflit ? Pourquoi demander à une arme nucléaire ou à la mort de nous rétablir dans la communion et la connaissance du calme ?
Crédit photo : ©CatherineArto
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