Chaque nuit quand cela est possible, je regarde le ciel… Les espaces infinis me rassurent, c’est plutôt l’espace confiné de l’hôpital qui m’effraie. Le ciel étoilé est un trésor offert à tous, l’enfer aseptisé et confiné de l’hôpital n’est un privilège pour personne. Mais face à l’indifférence parfois glacée des étoiles, on peut préférer la main et le regard parfois très doux de l’infirmière. L’homme est–il plus grand que l’univers parce qu’il en a conscience ? « Lui, l’univers ne sait rien de sa grandeur » disait Pascal. L’être humain est-il plus grand que sa douleur, plus grand que sa mort, parce qu’il en a conscience ? Notre agonie sait-elle quelque chose que notre quiétude ne sait pas ? Ou est-ce le contraire ?, puisque tout se termine par l’immobilité et le repos. Tout apparaître est appelé à disparaître, qu’on observe cela ou pas, c’est ainsi. Toute réalité finie vient du Réel infini et retourne au Réel infini. Si ce n’est pas l’intelligence ou le désir, c’est la maladie et la mort qui va nous l’apprendre. Dans un autre langage on dirait : « tout vient de Dieu et tout retourne à Dieu ». Si ce n’est pas la contemplation et l’amour, c’est la maladie et la mort qui va nous l’apprendre. Qu’on y croit ou qu’on n’y croit pas, cela ne change rien, c’est ainsi. Mai si on observe tout cela, ce qui est ainsi si on y adhère, il se fait alors en nous un grand calme, une présence infinie nous envahie et déborde notre solitude, cet autre nom de la finitude. Et si ce n’est pas l’amour cela lui ressemble. Face au progrès de l’épidémie « nous allons tous mourir » disait le père. – Alors, un jour, bientôt, « nous aurons tous fini d’avoir peur » répondit l’enfant.
Visiter le site « Les Odyssées de la Conscience »