La Théologie mystique est l’œuvre d’un auteur anonyme connu sous le nom de Denys l’Aréopagite ou Denys le théologien. Ce court traité du VIe siècle fut le texte le plus lu et médité des penseurs du Moyen Age aussi bien occidental qu’oriental.

Son influence fut déterminante pour les différents courants de la mystique rhénane et flamande et continue de se fait sentir jusqu’à aujourd’hui. Jean-Yves Leloup nous en offre ici une traduction intégrale augmentée des sept Lettres de Denys qui en prolongent la réflexion. Il propose un commentaire suivi du texte, et poursuit la réflexion par une mise en résonance de la théologie apophatique du Corpus dyonisiacum avec différents auteurs et traditions, issus du christianisme mais aussi du judaïsme, de l’islam et des mystiques orientales, qui nous invitent à contempler un avant et un au-delà de toutes pensées, un « obscur et lumineux silence », présence/absence du Réel Un, et infini, au cœur des réalités diverses et impermanentes.

Albin Michel
avril 2013
Format : 225 mm x 145 mm
192 pages

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Lecture de Michel Cazenave d’«Un obscur et lumineux silence»

«DIEU AU-DELÀ DE TOUTE PAROLE»

« On sait sans doute que celui qu’on appelle Denys l”Aréopagite, de fait le « Pseudo Denys ››, est à la source de certaines de plus profondes avancées de la mystique chrétienne occidentale, permettant de jeter un pont avec la théologie orthodoxe : de Scot Erigène à maître Eckhart, combien de « maîtres à penser ›› de l’Europe de l’Ouest se sont inspirés de lui, permettant du même coup d’établir des relations avec les pensées de l’Inde. de la Chine ou du Tibet !

Que dit en effet ce Denys ? Sinon, s’inspirant des leçons de l`Ancien Testament, ainsi que du néo-platonisme dont il avait apparemment reçu les leçons grâce.

Proclus, que l’on ne peut définir Dieu d’aucune manière ; que Celui-ci, dans son abîme. est au delà de toute proposition, de toute affirmation comme de toute négation ; qu’Il est, à proprement parler, un « Néant suressentiel ›› ; et que l’on doit donc doubler toute théologie positive, qui prétend Le décrire, d une théologie négative qui nous fait renoncer à toutes nos représentations simplement humaines.

A condition d`entendre aussi ce que ne cessent de nous rappeler nos frères orientaux, à savoir que toute théologie négative trouve son achèvement dans ces apophats qui nous permettent de participer l’imparticipable et de nous représenter l’irreprésentable.

De Denys, outre le texte d’0rigine que l`on trouvait dans la Patrologie de Migne, nous n’avions jusqu’ici connaissance qu’à travers l’ancienne traduction de Maurice de Gandillac. où certains extraits donnés par Olivier Clément : aussi devons-nous remercier Jean-Yves Leloup de s’être remis à ce travail, et de nous rendre accès à cette merveilleuse méditation grâce à une retraduction inspirée et à des commentaires qui savent jeter le pont avec justesse vers des trésors immémoriaux de la pensée et de la pratique humaines – que ce soient la mystique soufie, la cabale, la grande tradition indienne ou le bouddhisme de Nagarluna. »

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Lecture de Michel Cazenave (blog)
publiée le 20/11/2013