Les circonstances actuelles nous invitent à nous interroger sur notre présupposé anthropologique, car c’est d’après notre image de l’homme que nous considérerons quelqu’un comme sain, malsain ou malade, normal ou anormal et que nous adopterons telle ou telle forme d’éducation, de médecine et de politique. A propos de l’épidémie actuelle, on se réfère sans cesse aux scientifiques et aux médecins, tous professeurs dans des institutions d’état.
Mais de quelle science parlons-nous, et de quelle médecine ?
Par exemple, quels sont les présupposés anthropologiques, quelle est la vision de l’être humain selon l’OMS (l’organisation mondiale de la santé) ?
Le présupposé anthropologique courant, est que l’homme est un animal qui grâce à son cerveau peut être plus ou moins raisonnable, « sapiens démens » dirait Edgar Morin.
Il est un être composé qui sera bientôt décomposé et dont il faut retarder le plus tard possible, la décomposition. C’est considérer l’homme comme n’ayant qu’une seule dimension, un seul plan de conscience, un seul niveau de réalité…
Et c’est là que l’approche transdisciplinaire, célébrée par Basarab Nicolescu et bien d’autres savants, me semble indispensable ; pour rappeler qu’il existe différents niveaux de réalités et que l’être humain n’est pas à aborder seulement au plan de sa corporéité ou de sa matière, individuelle, sociale ou cosmique.
Les virus ne se nourrissent pas seulement de nos chairs mais aussi de nos peurs et de notre ignorance.
Il y a d’autres sciences et d’autres médecines, dont le présupposé anthropologique n’est pas seulement matérialiste ; il ne s’agit pas évidemment de nier cette dimension mais de rappeler que l’être humain est un et multidimensionnel.
Il y a bien d’autres lumières que celles des sens et de la raison, il y a la lumière de l’imagination, de l’intuition, de la révélation, du silence…
Il n’y a pas que la lumière froide du mental, il y a la lumière rayonnante du cœur, et aujourd’hui nous avons besoin de toutes ces lumières.
C’est dans cette clarté transdisciplinaire que nous pouvons aborder le coronavirus et les événements qui nous préoccupent.
C’est une œuvre commune qui respecte les compétences de chacun et qui, au lieu d’entretenir l’ombre, les rivalités et la confusion, croit et espère que l’amour et la lumière auront le dernier mot ; qui est au commencement de toute chose nouvelle.
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Crédit photo : © Jean-Yves Leloup